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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

des ponts et chaussées. Ces messieurs regardaient une invasion comme impossible, d’abord parce que tout le monde se réunirait contre l’étranger (plaisante sécurité dans un pays divisé) ; ensuite parce que l’artillerie était si perfectionnée que nulle force envahissante n’était capable d’en triompher, non plus que des tirailleurs combattant isolément et armés d’excellentes carabines, sous ce prétexte qu’une armée d’invasion devait agir par colonnes profondes, et que les habitants s’éparpillant et travaillant sur elle devaient en avoir raison. On avait beau leur objecter que l’artillerie d’une part était perfectionnée pour tout le monde, et que les assaillants auraient à ce sujet un avantage égal ; que, de l’autre côté, rien ne les empêchait d’agir en tirailleurs… Il n’y a pas eu moyen de les tirer de là.