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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

Puis Bonvin[1] avec une lettre de Mme Sand. Il a également de bonnes manières. Une Mme Camilla Gondolfi, pittrice sarda ; elle habite Gênes et Turin pendant les sessions.

— Laurens m’apprend que Ziegler[2] fait une grande quantité de daguerréotypes, et entre autres des hommes nus. J’irai le voir pour lui demander de m’en prêter.

Mercredi 18 septembre. — Visite de Wappers[3]. Il me parle de l’alumine. En la broyant avec tous les tons possibles, on obtient un transparent qui en fait une laque.

Lundi 23 septembre. — Wappers, Halévy, Mercey, Duban ont dîné avec moi. Delaroche n’était pas à Paris.

24 septembre. — Je remarquais dans la Susanne, de Paul Véronèse, combien l’ombre et la lumière sont

    bord professeur de littérature, puis collaborateur très actif de la Revue des Deux Mondes, il obtint en 1863 la chaire d’éloquence française à la Faculté de Paris et fut nommé en 1873 membre de l’Académie française.

  1. François Bonvin, peintre, né en 1817, mort en 1887. Bonvin peut être considéré comme un des meilleurs peintres de genre de notre époque.
  2. Jules-Claude Ziegler, peintre, né en 1804, mort en 1856. Élève d’Ingres, il débuta au Salon de 1832 par des tableaux qui commencèrent sa réputation. Il est l’auteur de la peinture qui décore la grande coupole de la Madeleine. Ziegler tient une place distinguée parmi les peintres de la première moitié de notre siècle.
  3. Baron Wappers, peintre belge, né à Anvers en 1803, mort en 1874. Il mérite d’être cité parmi les principaux peintres d’histoire de ce temps.