Page:Delacroix - Journal, t. 2, éd. Flat et Piot, 2e éd.djvu/510

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
494
JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

brûlée comme un orangé primitif. Son mélange avec le bleu de Prusse et blanc donne un gris qui est très fin. — Laque jaune et terre de Sienne brûlée ôte à la terre de Sienne brûlée seule sa crudité et lui donne un brillant incomparable. — Excellent pour réchauffer des chairs préparées trop grises.

Paris, 21 novembre. — Dîné chez la princesse, que j’ai revue pour la première fois depuis son voyage ; délicieuse musique et aimable personne.

Depuis un jour ou deux, repris le tableau de la Chasse aux lions. Je vais le mettre, je crois, en bonne voie.

— Éviter le noir ; produire les tons obscurs par des tons francs et transparents : ou laque, ou cobalt, ou laque jaune, ou terre de Sienne naturelle ou brûlée. Dans le cheval café au lait, je me suis bien trouvé, après l’avoir trop éclairci, d’avoir repris les ombres, notamment avec des tons verts et prononcés. Se rappeler cet exemple.

25 novembre. — Mes journées se passent à travailler ; je suis heureux de m’enterrer dans l’étude. Heureuses, heureuses distractions ! douce tranquillité que les passions ne peuvent donner ! Je manque malheureusement toutes mes affaires : je ne peux écrire une lettre ni faire une visite.

Je n’ai pas encore vu ces dames d’Augerville, et le moment se passe.