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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

il n’y a pas une sorte de pédantisme. L’honnête homme est celui qui ne se pique de rien, a dit La Rochefoucauld ; M. Bazin se pique d’être honnête homme. Quand on fait un métier, il faut franchement en être ; c’est à la fois plus simple, plus commode, et de meilleur goût.

— Ce que dit M. Villemain de l’histoire (quelle est toujours à faire, etc.) peut se dire de tout. Non seulement je puis trouver, dans les récits d’un autre, matière à de nouveaux récits intéressants à mon point de vue, mais le propre récit que je viens de faire, je le referai de vingt manières différentes. Il n’y a probablement que Dieu ou qu’un dieu pour ne dire des choses que ce qui doit en être dit.

Mardi 3 septembre. — Commencé au Louvre pour le plafond[1].

J’ai aidé Andrieu à tracer les carreaux sur le carton.

Mardi 17 septembre. — Reçu la visite de M. Laurens, de Montpellier, avec un M. Schirmer[2], paysagiste de Dusseldorf, et M. Saint-René Taillandier[3], de la Revue, qui m’a plu.

  1. Apollon vainqueur du serpent Python.
  2. Jean-Guillaume Schirmer, peintre allemand, né en 1807, mort en 1863. Il est, à vrai dire, le fondateur de l’école de paysage de Dusseldorf. En 1854, il fut appelé à la direction de l’école des beaux-arts de Carlsruhe.
  3. Saint-René Taillandier, littérateur, né en 1817, mort en 1879. D’a-