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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

Ce qui me rassure sur ma sagesse, c’est que j’ai pensé que ce cabinet de toilette et cette chambre avaient vu dans d’autres moments la piquante M…, qui n’a ni ces bras ni cette gorge que je soupçonne, mais qui me plaît par le je ne sais quoi, par l’esprit, par la malice des yeux, par tout ce qui fait qu’on se souvient.

— La grand’mère de M. de Kerdrel lui disant au moment où, après avoir été élu en 1848, il allait siéger à Paris : « Mon fils, vous allez aux États, défendez bien les intérêts de la Bretagne. »

La grand’mère ou la mère de M. de Corbière, à qui on faisait compliment de ce que son fils était ministre : « Mon Dieu ! la révolution n’est donc pas finie, puisque Pierrot est ministre ? »

— Les cygnes qui vont visiter leurs petits.

— Partition d’Olette. Partition des Nozze… tout cela charmant.

31 octobre. — Après dîner, Berryer nous conte l’histoire de son grand-oncle Varroquier.

Envoyé par son père avec son frère cadet pour étudier chez le procureur, ou quelque chose d’approchant, comme ils étaient un jour sur le Cours-la-Reine, la duchesse de Berry vint à passer. Sur sa bonne mine, qui était remarquable, la princesse leur envoie un valet de pied pour leur dire qu’elle désirait lui parler. On le fait monter en voiture, et il disparaît pendant quarante-huit heures, au bout desquelles il reparaît