Page:Delacroix - Journal, t. 2, éd. Flat et Piot, 2e éd.djvu/501

Cette page a été validée par deux contributeurs.
485
JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

27 octobre. — J’écris à Mme de F…[1].

Promenade hors du parc avec le docteur Aublé, Richomme et Mme de C***. Moulin, chemin couvert en montant, et retour dans un endroit charmant mêlé de bois et de roches.

— Mme Berryer, la belle-fille, veut faire maigre, malgré la dispense de l’évêque d’Orléans pour tout son diocèse. Elle ressemble au paysan qui, au milieu d’un prône qui avait arraché des larmes à tout le monde, était resté indifférent et dit aux gens qui lui reprochaient sa froideur, qu’il n’était pas de la paroisse.

Je dis à ce propos qu’abstraction faite de tout sentiment particulier, je trouvais le protestantisme une absurdité. Berryer me dit que Thiers avait dit précisément la même chose au prince de Wurtemberg… « Vous êtes contre la tradition du genre humain, contre le résumé de toutes les philosophies, et qui contient tout, etc. »

Berryer nous lit le soir des proverbes.

29 octobre. — À Malesherbes avec ces dames : petit château de Rouville, à un monsieur d’Aboville. Très beau pin maritime dans les rochers.

Berryer nous conte l’histoire de Henri IV égaré dans les environs, en revenant de chez sa maîtresse, Henriette d’Entragues, qu’il était venu voir de Fon-

  1. Voir cette lettre de Delacroix à la Correspondance, t. ii, p. 115.