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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

société de mes semblables. Mon tempérament nerveux me fait redouter la fatigue que va m’imposer telle rencontre bienveillante ; je suis comme ce Gascon qui disait, en allant à une action : « Je tremble des périls où va m’exposer mon courage. »

2 juillet. — Voir vendredi Gisors, M. Deumier ; lui parler de l’abbé Coquant pour la permission de travailler le dimanche[1]. Voir Mme de la Grange, Berryer, Poinsot.

Les chevaux que j’ai dessinés dans la prairie chez Berryer avec un prêtre grec assis et une jeune fille ou autre figure.

3 juillet. — Faire, pour l’exposition Delamarre, le Giaour foulant aux pieds de son cheval le pacha[2].

Répétition, par Andrieu, du Christ de Grzimala pour B… — Ma bonne Jenny me disait, au milieu du désordre de mes dessins entassés, dispersés et déclassés, qu’il fallait absolument mettre aux choses le temps qu’elles réclament.

— Sur la photographie pour le Moniteur.

— Beugniet venu pour l’arrangement des dessins et lithographies. Je lui remets dix-huit pastels et quinze lithographies.

  1. A la chapelle des Saints-Anges, à Saint-Sulpice.
  2. Ce tableau est une variante de la célèbre toile de 1835, Combat du Giaour et du Pacha. (Voir Catalogue Robaut, no 1293.) A la vente Secrétan, à Londres, en 1889, il a été adjugé 33,000 francs.