Page:Delacroix - Journal, t. 2, éd. Flat et Piot, 2e éd.djvu/392

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
376
JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

me conte à dîner l’anecdote à laquelle il a été présent sur les intentions de Napoléon relativement à la Madeleine, où il dit que son intention était que l’on fît des prières pour les mânes de Louis XVI, à l’occasion du 21 janvier ; qu’il en viendrait là, qu’il leur ferait avaler cela (il entendait les hommes comme Cambacérès, Fouché, etc.) comme une soupe au lait.

D’Audiffret me conte que Lamartine, voulant parler sur la conversion des rentes, va se renseigner auprès le lui. Il en était à ne pas savoir ce que c’est que la rente au pair, c’est-à-dire le premier mot des opérations les plus élémentaires : ce qui ne l’a pas empêché de faire un discours magnifique dont l’Europe a retenti.

Il me parle aussi de l’ignorance de Ledru-Rollin, arrivant au ministère de l’intérieur en 1848 et ignorant les éléments de l’administration qu’il avait attaquée pendant sa carrière d’opposition : il s’imaginait, par exemple, qu’un ministre n’avait qu’à ordonnancer une dépense pour que l’argent fût à sa disposition. Il comptait, par exemple, donner une fête, etc.

18 juin. — A huit heures chez Durieu. Jusqu’à près de cinq heures, nous n’avons fait que poser. Thevelin a déjà fait des croquis autant de fois que

    auteur d’ouvrages historiques estimés. Il fut, sous la Restauration, chef de cabinet au département des Beaux-Arts, et, sous le second Empire, chef de section aux Archives.