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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

pris toute la matinée, ainsi que la messe où j’ai accompagné le bon cousin. Journée magnifique. La campagne me rappelle les plus doux moments ; à Étampes, le soleil, la température, l’aspect des lieux me rappellent des sensations de l’Espagne.

Église Saint-Basile, détails romans dans la façade. Église Saint-Pierre, principale ; crénelée : plan bizarre et inexplicable.

Promenade hors des vieux remparts, beaux arbres. Nous avions une heure à tuer. Arrivé à Paris à cinq heures et demie. Reconduit M. Hennequin.

Couché après mon dîner, ce qui m’a nui pour la journée du lendemain.

29 mai. — Mauvaise journée. Travaillé à peine : promenade solitaire le soir. — Touché quelque peu au Christ sur la mer[1] : impression du sublime et de la lumière.

30 mai. — Repris le tableau de Weill : Tigre attaquant le cheval et l’homme[2]. — Mme de Forget le soir.

31 mai. — Préault venu dans la journée et resté

  1. Il y a de nombreuses études de Christ en l’année 1853. Nous n’en avons point trouvé à cette date de l’année 1854.
  2. Théophile Silvestre dit à propos de ces études de félins : « Après avoir beaucoup étudié d’après nature au Jardin des Plantes, Delacroix s’était mis à faire, de mémoire, plus d’animaux au coin de son feu que devant les fosses et les cages des bètes. Il tirait des lions et des tigres de son chat. » (Voir Catalogue Robaut, no 1853.)