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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

Berryer nous a parlé de la sienne. Hennequin, avant déjeuner, nie parlait de sa manière au barreau ; d’après ce qu’il m’en a dit, il me semble qu’il me ferait plus d’impression que les autres.

Dans la journée, rejoint le bateau où se trouvaient une partie de ces dames. Revenu en ramant et pris ensuite par le potager. Lu la Fille du capitaine jusqu’au dîner.

Conversation, dans la journée, près du piano, avec la princesse sur le système de Delsarte. Je lui parle de mes idées sur des sujets analogues. Elle préfère son Franchomme à Batta ; je lui dis que je suis sur la dernière impression. Ce qu’elle trouve de large, de carré, de précis chez Franchomme, me paraît quelquefois froideur et sécheresse ; chez Batta, je m’aperçois moins qu’on racle sur du bois : je ne vois pas tant l’artiste. Franchomme est un peu comme ces peintres qui viennent vous dire : « Voyez comme je suis conforme à l’antique, comme cette main est bien la main que j’avais sous les yeux. » Je lui ai comparé à ce propos la copie de Gérard, qui est dans le salon, avec les tableaux des grands maîtres : à savoir que le détail s’y trouve, mais n’attire pas l’attention aux dépens de l’expression.

Le soir, répétition de la sonate de Beethoven que je préfère : elle porte, je crois, le no 1.

Vu deux cahiers du Punch anglais. Tâcher de me le procurer à Paris : il y a des types de caricature d’un dessin très fin.