fois que je les retrouve en sortant du gouffre empesté qui nous prend le meilleur de nos jours.
20 avril. — La pluie commence sérieusement au milieu de la journée et a l’air de s’établir : les feuilles semblent tressaillir de plaisir.
Peu d’épisodes tous ces jours-ci : un peu de travail, mais toujours beaucoup de tranquillité et de bonheur.
Écrit ce matin à Arago, qui m’avait envoyé du café de Paris ; à Planche[1], dont j’ai trouvé l’article très aimable ; à Buloz, à Mme Villot pour m’excuser, à Mme de Forget, à Chabrier dont j’avais trouvé une invitation.
21 avril. — Travaillé aux Baigneuses[2] et donné une secousse importante au travail, en m’appliquant à finir davantage la femme qui est entièrement dans l’eau.
Peu ou point sorti. En allant acheter des cigares, vers trois heures, j’ai trouvé chez l’épicier le pauvre Quantinet ; j’ai été embarrassé pour lui de le rencon-
- ↑ Gustave Planche fut un des critiques qui suivirent depuis l’origine l’effort créateur de Delacroix : il l’accompagna de sa sympathie et parla de son œuvre dans de nombreux Salons. C’est ainsi que dans un Salon de 1837 « qui est un véritable acte d’accusation contre le jury, il énumère les tableaux refusés de Delacroix et déclare qu’il en parlera comme s’ils avaient été exposés ». (Maurice Tourneux.)
- ↑ Ce tableau figure dans le Catalogue Robaut sous le no 1240, et avec le titre : Femmes turques au bain. À la vente John Saulnier, en 1886, il a été vendu 15,500 francs.