rets nationaux étrangers. C’est comme dans les commissions où les artistes, opposés à des manufacturiers, votent comme un seul homme. Envoyez à un congrès européen un certain nombre de plébéiens anglais, je parle de ceux qui font de l’opposition chez eux, qui sont pour le progrès, pour les changements, ils seront Anglais avant tout vis-à-vis des Allemands, des Français, etc. ; ils soutiendront, sans en retirer une syllabe, les privilèges anglais qui font la force de l’Angleterre, et qu’un instinct secret leur dit être le principe de cette force.
24 mars. — Travaillé à ébaucher les Chasseurs de lions, pour Weill.
À deux heures et demie, séance à la commission de l’Industrie. Discussion sur le règlement concernant l’exposition des ouvrages faits depuis le commencement du siècle. J’ai combattu avec succès, aidé de Mérimée, cette proposition, qui a été écartée. Ingres[1] a été pitoyable ; c’est une cervelle toute de travers ; il ne
- ↑ Voir notre Étude sur les rapports d’Ingres avec Delacroix. À propos
du plafond d’Ingres qui avait contribué à la décoration de l’Hôtel de
ville, voici ce que Delacroix écrivait à un critique d’art : « Je ne sais si
mon illustre confrère en plafond sera aussi satisfait de votre appréciation
que je le suis pour ma part. Je suis entièrement de votre avis, à
savoir que les camées ne sont pas faits pour être mis en peinture, et
qu’il faut que chaque chose soit à sa place. » M. Burty ajoute en
note : « L’illustre confrère en plafond, c’était Ingres, et les camées,
c’était l’apothéose de Napoléon. » (Corresp., t. II, p. 110-111.)
Burty aurait pu ajouter que si Delacroix prononce le mot camée, c’est que Ingres, pour l’Apothéose d’Homère, n’avait fait qu’agrandir une composition connue comme camée.