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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

22 mars. — Sur le paysage. — Sur les modes dans les arts. — De l’imitation de l’antique : tout le monde l’a imité. — Sur la composition critique de diverses compositions de grands maîtres : Entrée à Babylone d’Alexandre, par Lebrun. Le faux pittoresque préféré à la convenance, comme dans Lebrun, ou l’insignifiance et la platitude, comme dans le Christ au tombeau de Titien ; sa composition du Couronnement d’épines, de même. Chez Paul Véronèse, l’arrangement est de beaucoup préférable, mais l’intérêt dramatique est nul : qu’il peigne le Christ ou un bourgeois de Venise, ce sont toujours ses robes de chambre, ses fonds bleus, ses petits nègres portant de petits chiens, tout cela, il est vrai, arrangé avec l’harmonie des lignes et de la couleur.

23 mars, — Bal aux Tuileries : même sentiment d’ennui des autres et de moi-même. Cette abjection dorée est la plus triste de toutes.

Sur la sculpture : l’art princeps. — Ces sculpteurs modernes ne font que des pastiches.

La littérature. — Elle est l’art de tout le monde : ou l’apprend sans s’en douter.

Les commissions. — J’ai été frappé à la dernière séance combien il faut consulter les hommes spéciaux. Mémoire sur ce sujet : tout ce qu’elles font est incom-