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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

de voir s’envoler les commandes de tableaux et de plafonds.

6 mars. — Commencé à montrer le salon de la Paix, à l’Hôtel de ville, jusqu’au 13 inclusivement[1].

9 mars. — Vu chez le ministre d’État M. Isabey, qui m’a demandé des billets pour le prochain bal de l’Hôtel de ville, pour lui, sa femme et sa fille. — Id., id., pour Riesener et sa femme.

11 mars. — Grande interruption dans ces pauvres notes de tous les jours : j’en suis très attristé ; il me semble que ces brimborions, écrits à la volée, sont tout ce qui me reste de ma vie, à mesure qu’elle s’écoule. Mon défaut de mémoire me les rend nécessaires ; depuis le commencement de l’année, le travail suivi de l’achèvement de l’Hôtel de ville me donnait trop de distraction ; depuis que j’ai fini, et il y a bientôt un mois, j’ai les yeux en mauvais état, je crains d’écrire et de lire.

Article remarquable sur les Kœnigsmarck[2], par

  1. Dans l’intervalle du 29 janvier au 6 mars, Delacroix avait fait exécuter par le peintre Andrieu des retouches aux peintures du salon de la Paix à l’Hôtel de ville, ainsi qu’il résulte de cette lettre : « Ayez la bonté de refaire un ciel plus clair, à la Muse par exemple, pas trop uni, mais éclairci de manière à faire bien à la lumière. Faites-en autant à la Minerve et, si vous voulez, à la Vénus. Je ne ferai que perdre ma journée en allant seulement pour cela, que vous pouvez faire parfaitement, et je ne serai pas en train de faire quoi que ce soit avant d’avoir revu aux lumières. » (Corresp., t. II, p. 98.)
  2. Épisode de l’histoire du Hanovre.