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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

Avant dîner, Mme Pierret et Marie : c’est le fameux jour de fête !

Le soir, après mon dîner, Riesener est venu et est resté assez tard. Il me conseille de publier mes croquis au moyen de la photographie ; j’avais eu déjà cette pensée, qui serait féconde[1].

Il m’a parlé du sérieux avec lequel le bon Durieu et son ami qui l’aidait dans ses opérations parlent des peines qu’ils se donnent et s’attribuent une grande part de succès dans cesdites opérations ou plutôt dans leur résultat.

Ce n’est qu’en tremblant que Riesener leur demandait si décidément il pouvait sans indiscrétion et sans être accusé de plagiat, se servir de leurs photographies pour en faire des tableaux. J’ai été moi-même témoin chez Pierret, lundi dernier, de la bonhomie avec laquelle il s’applaudissait du succès, en voyant mes exclamations et mon admiration qu’il prenait pour lui-même.

Mardi 15 novembre. — Je suis souffrant de l’estomac depuis huit jours, et je ne fais rien. Ce matin, je

    citer Eugène Delacroix (documents nouveaux), Pierre-Paul Rubens, etc. Son dernier ouvrage est le Catalogue du Musée de Montpellier (collection Bruyas), dont le premier volume seul a paru.

  1. Ce vœu du peintre a été réalisé en partie par M. Alfred Robaut, qui, au moment de la vente des dessins originaux d’Eugène Delacroix, publia plus de soixante-dix croquis, dessins et fac-similé autographiés, pris dans l’œuvre du maître. Cette publication, malheureusement incomplète, fut accueillie par les amateurs avec une faveur marquée, et il est regrettable qu’un concours plus effectif n’ait pas permis de terminer l’œuvre si bien commencée.