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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

chez Mme Villot ; j’y étais invité, mais je vis encore un peu de régime et n’y ai été qu’après.

22 octobre. — Villot et sa femme venus, en arrivant de Paris, lui du moins. Je devais y aller le soir, mais j’ai préféré une grande promenade ravissante vers Draveil.

23 octobre. — Dîné chez les Barbier, sorti vers dix heures pendant que tout le monde était occupé à jouer, et j’ai fait, par le plus beau clair de lune, la même promenade que la veille, mais encore plus charmante.

Promenade dans la forêt avec Jenny.

Lundi 24 octobre. — Travaillé jusqu’à quatre heures ; je ne suis sorti qu’à peine une heure, mais j’en ai joui délicieusement. Descendu par la ruelle, le long du jardin Barbier. Admiré les grands arbres près du bord de la Seine. Mille aspects charmants de la pente de Champrosay, etc.

C’est bien là qu’on sent l’impuissance de l’art d’écrire. Avec un pinceau, je ferai sentir à tout le monde ce que j’ai vu, et une description ne montrera rien à personne.

Le soir, encore vers Draveil ; mais le brouillard s’étendait sur toute la vallée de la Seine, et la lune se levait si tard que je n’ai pu en jouir.

Depuis deux ou trois jours, les journées sont si ra-