Page:Delacroix - Journal, t. 2, éd. Flat et Piot, 2e éd.djvu/259

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
243
JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

Jeudi 13 octobre. — Travaillé beaucoup au Christ dormant dans ta tempête, pour Petit[1]. Sorti vers trois heures et fait une longue course dans la forêt, dans les coupes des environs du chêne d’Antain.

Vendredi 14 octobre. — C’était aujourd’hui la corvée de R… à Paris. Je suis parti le matin chez Mme Villot pour m’excuser de lui avoir manqué de parole hier ; elle m’a parlé de la situation de H. V…

Impossibilité de voyager dans ces maudits chemins de fer sans être assassiné par la conversation. J’y ai trouvé un personnage que j’ai vu autrefois chez Mme Marliani, et que j’avais déjà rencontré dans cette maudite voiture… Bavardages sans fin sur le gothique, etc.

En revenant, de même, mon confrère Chevalier, que je révère, m’a trouvé dans l’omnibus et reconduit jusqu’à Ris. J’étais obligé de me tourner vers lui, pendant que je mourais d’envie de voir le paysage : il m’a gâté tout le plaisir de mon retour. J’étais encore destiné à une autre rencontre : Mme Villot, son frère, ses frères, que sais-je ? étaient allés au-devant du cher M. Villot ; il a fallu poliment remonter avec eux.

Samedi 15 octobre. — Dîné chez Mme Villot. Il a été question de peinture à l’huile d’olive.

Si cette invention eût été faite il y a trente ans,

  1. Francis Petit, l’expert bien connu, qui figure au testament de Delacroix.