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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

dimanche, sur la lisière de la forêt vers Draveil.

Travaillé au Christ dans la barque, de Petit[1].

Vers deux heures, charmante promenade vers les carrières de Soisy. Revenu par le chêne Prieur et l’allée de l’Ermitage. Beaux effets au chêne Prieur, qui se détachait entièrement en ombre sur l’allée claire et fuyante.

La conversation de ces oisifs est bien ennuyeuse, quand ils se lancent dans les chevaux, les spectacles ; des discussions qui durent une heure sur une bride, une selle, etc.

Faire un Dictionnaire des arts et de la peinture[2] : thème commode. Travail séparé pour chaque article.

Autorités. — La peste pour les grands talents et la presque totalité du talent pour les médiocres. Elles sont des lisières qui aident tout le monde à marcher, quand on entre dans la carrière, mais elles laissent à presque tout le monde des marques ineffaçables. Les gens comme Ingres ne les quittent plus. Ils ne font pas un pas sans les invoquer. Ils sont comme des gens qui mangeraient de la bouillie toute leur vie ; ainsi de suite.

  1. Le Christ sur le lac de Génézareth. (Voir Catalogue Robaut, no 1214 à 1220.)
  2. Nous trouvons dans un fragment d’album publié dans le livre de M. Piron le passage suivant : « Le titre de dictionnaire est bien ambitieux pour un ouvrage sorti de la tête d’une seule personne et n’embrassant naturellement que ce qu’il est possible à un homme d’embrasser de connaissances ; si l’on ajoute à cela que ses connaissances sont loin d’être complètes et sont même très insuffisantes en ce qui touche un nombre considérable d’objets importants qui ressortent de la matière traitée. » (Eugène Delacroix, sa vie et son œuvre.}