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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

tion telle quelle qu’il s’est acquise, tout le fruit quelle comporte raisonnablement.

Samedi 8 octobre. — Il faut mettre ici mon aventure de la forêt. Parti vers une heure et demie, après avoir travaillé, je suis passé sans m’en apercevoir dans le grand Senart ; tous les poteaux sont repeints pour les menus plaisirs de Fould, qui a fait restaurer la faisanderie. J’ai donc erré, pendant près de cinq heures, dans les marécages de la forêt, car je ne marchais que dans une boue grasse et glissante, sans savoir où j’allais. Un bonhomme que j’ai rencontré dans le moment le plus embarrassant m’a aidé à me retrouver, et je suis revenu par Soisy à cinq heures et demie, assez fatigué, mais très heureux de n’avoir pas éprouvé le désagrément de coucher dans la forêt.

Dimanche 9 octobre. — Peint le Christ dans la barque[1], d’après mon ancienne esquisse, jusqu’à deux heures.

Sorti vers la partie de Draveil. Fait un grand tour en contournant la forêt, et revenu par les environs du chêne Prieur. Je me porte mieux : j’espère grandement en ce petit séjour pour me remettre tout à fait.

J’écris à la cousine :

« La rareté des visites que je fais en ce lieu me le
  1. Voir Catalogue Robaut, nos 1214 à 1220.