Page:Delacroix - Journal, t. 2, éd. Flat et Piot, 2e éd.djvu/196

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
182
JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

passé ma journée à faire mes paquets pour aller à Champrosay ; j’ai fait des provisions énormes de couleurs et de toile, et malheureusement cet article[1] maudit que je me suis engagé à faire me fera renoncer à toute peinture pendant mon séjour.

Champrosay, samedi 7 mai. — Parti hier à huit heures et demie pour Champrosay. Enfermé dans le compartiment avec M. X…, que j’ai cru reconnaître d’abord, et auquel je n’ai pas parlé, m’étant ensuite convaincu que ce n’était pas lui. Ensuite, à Juvisy, il m’a adressé la parole, et nous avons regretté de n’avoir pas plus tôt renouvelé connaissance. Je ne l’ai vu que deux fois, et très peu de temps, encore était-ce le soir.

Broklé est venu avec nous poser les glaces et nous a rendu toutes sortes de services. Je suis heureux du plaisir qu’a eu ce brave homme à jouir de la bonne réception qu’on lui a faite.

J’ai été un instant dans la forêt et me suis couché de très bonne heure et fatigué.

Dimanche 8 mai. — L’homme est capable des choses les plus diverses.

La Bruyère dit : « C’est un excès de confiance dans les parents d’espérer tout de la bonne éducation de leurs enfants, et une grande erreur de n’en attendre

  1. Toujours l’article sur le Poussin que lui avait demandé le Moniteur.