Page:Delacroix - Journal, t. 2, éd. Flat et Piot, 2e éd.djvu/16

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
2
JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

là des statues dont les piédestaux ont un pied de hauteur ; on peut converser avec ces héros et ces demi-dieux, et les statues sont ordinairement plus grandes que nature ; elles sont disproportionnées, l’agrandissement, dans ce cas, n’étant calculé qu’à cause de la distance présumée où le piédestal doit placer la figure.

Bruxelles, dimanche 7 juillet. — Le matin à Sainte-Gudule.

Magnifiques vitraux du seizième siècle. Charles V à genoux sous une espèce de portique qui laisse voir le ciel dans le fond ; sa femme derrière lui ; lignes comme celles de la Vierge, etc., du plus beau style italien. La composition occupe toute la hauteur de la fenêtre qui estime des deux de la croix de l’église. Celle d’en face, même composition, plus remarquable encore par le style ; c’est aussi une figure d’empereur. Les arabesques, les figures qui s’y trouvent mêlées sont incomparables. Il y a encore trois ou quatre fenêtres du même style dans les fenêtres qui entourent le chœur ; dans l’une d’elles François Ier à genoux, ainsi que l’empereur et sa femme derrière lui. Ils ont tous, rois ou empereurs, la couronne en tête ; leur armure dorée pour la plupart avec le tabar armorié jusqu’au-dessus du genou ; ainsi les fleurs de lis sont azur, etc., le manteau royal aussi. Celui de François Ier est bleu et fleurdelisé ; celui de l’empereur est, je crois, de brocart.