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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

pourrait qu’un travail ennuyeux ne fît pas le même effet, mais quel est le travail qui n’attache pas l’homme qui s’y consacre ? Je disais à Trousseau que je ne ressemblais pas à ces musiciens qui disent du mal de la musique, etc. Il m’a dit qu’il aimait passionnément son métier, qui est un des plus répugnants qu’on puisse embrasser. C’est un homme de plaisir, qui doit aimer ses aises. Tous les jours, dans cette saison, son réveille-matin le fait lever et courir à son hôpital, lever des appareils, tâter le pouls, et pis encore, à des malades dégoûtants, dans un air empesté où il passe la matinée. Quand la disposition ne l’y porte guère, il est à croire que l’amour-propre le fait. Dupuytren n’y a jamais manqué, et il n’est pas probable que ce soit cette assiduité qui l’ait fait mourir prématurément. Au contraire, elle aura peut-être combattu quelque mauvaise influence, qui aura fini par le tuer.

15 janvier. — Pour le tableau espagnol dont j’ai fait une esquisse :

Teinte de petit vert, avec très peu de brun rouge et de blanc, comme teinte locale, sur un frottis de bitume par exemple ;

Ou simplement : petit vert pour l’ombre, sur lequel on met des tons de vermillon et de brun rouge.

Clairs empâtés avec rose, brun rouge, laque et blanc suivant le besoin. — La terre de Cassel et blanc ou la momie et blanc, suivant le besoin, font des tons violets suffisants : sur cette préparation, les tons des-