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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

la salle livrée au public : j’en suis enchanté. J’aurai le temps d’y revenir à loisir.

Je viens d’examiner tous les croquis qui m’ont servi à faire ce travail. Combien y en a-t-il qui m’ont grandement satisfait au commencement, et qui me paraissent faibles ou insuffisants, ou mal ordonnés, depuis que les peintures ont avancé ! Je ne puis assez me dire qu’il faut beaucoup de travail pour amener un ouvrage au degré d’impression dont il est susceptible. Plus je le reverrai, plus il gagnera du côté de l’expression… Que la touche disparaisse, que la prestesse de l’exécution ne soit plus le mérite principal, il n’y a nul doute à cela ; et encore combien de fois n’arrive-t-il pas qu’après ce travail obstiné, qui a retourné la pensée dans tous les sens, la main obéit plus vite et plus sûrement pour donner aux dernières touches la légèreté nécessaire !

28 novembre. — Adam et Ève chassés du Paradis (La chute)[1]. — Le Christ sortant du tombeau (La mort vaincue).

— Pour l’estomac : prendre du bismuth en petite dose, avec la soupe. Magnésie calcinée : une petite cuillerée avec fleur d’oranger ou sirop de gomme dans un peu d’eau, quelque temps avant le repas, deux fois par jour, s’il est possible. Bicarbonate de soude dans l’eau ou dans l’eau de Vichy, pour la renforcer.

  1. Voir Catalogue Robaut, nos 852 à 855 et 902.