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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

Jeudi 25 novembre. — Première promenade hors des barrières avec Jenny. Excellent remède pour l’esprit et le corps. Le froid me ranime au lieu de m’être importun ou insupportable comme d’habitude. Je serais ravi de cette disposition très favorable à la santé.

Vendredi 26 novembre. — Grande promenade avec Jenny par les boulevards extérieurs, Monceau, la barrière de Courcelles et la place d’Europe, et à travers cette grande plaine où nous étions quasi perdus ; cela est excellent pour la santé.

Il faudrait sortir tous les jours avant dîner, s’habiller, voir ses amis et sortir de la poussière du travail.

Se rappeler Montesquieu, qui ne se laissait jamais gagner par la fatigue, après avoir donné à la composition un temps raisonnable. L’expérience, en rendant le travail plus facile et plus ordonné, peut conquérir cette faculté qui est refusée à la jeunesse.

Samedi 27 novembre. — Il est décidé que mes plafonds et peintures[1] vont être couverts de papier et

  1. La décoration du Salon de la Paix, à l’Hôtel de ville, se composait de : 1° un plafond circulaire, 2° huit caissons, 3° onze tympans. Le sujet du plafond était : La Paix consolant les hommes et ramenant l’abondance. Ceux des caissons et des tympans étaient des sujets se référant à la mythologie antique : Vénus, Bacchus couché sous une treille, Mars enchaîné, Mercure, dieu du commerce, La Muse Clio, Neptune apaisant les flots, etc.