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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

sentier délicieux, qui conduit à des retraites charmantes. Pensé involontairement à la dame à la robe de chambre bariolée.

Le soir, clair de lune ravissant dans mon petit jardin. Resté à me promener très tard. Je ne pouvais assez jouir de cette douce lumière sur ces saules, du bruit de la petite fontaine et de l’odeur délicieuse des plantes qui semblent, à cette heure, livrer tous leurs trésors cachés.

Paris, lundi 3 juin. — Ce jour, dîné chez Bixio avec Lamoricière[1], etc. Cavaignac devait y être. Le premier est charmant et plein de véritable esprit.

— Tous ces jours-ci, je ne vois personne, enfoncé que je suis dans mon esquisse.

Jeudi 6 juin. — Passé la journée au Jardin des plantes. Jussieu[2] m’a conduit partout.

Samedi 8 juin. — Quinze jours sans avoir lien écrit ici !…

Revenu de Champrosay il y a quinze jours, jour pour jour.

Jenny y est retournée aujourd’hui pour y prendre les lunettes du maire et les lui rendre.

  1. Le général Lamoricière était alors député à l’Assemblée législative et combattait avec le général Cavaignac la politique du Prince Président, dont il entrevoyait les projets.
  2. Adrien de Jussieu avait, en 1826, remplacé son père, Joseph de Jussieu, dans la chaire de botanique au Muséum.