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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

Percier et Fontaine ont cru dans leur temps l’avoir fixé pour jamais. Ce style, dont nous voyons les restes dans quelques pendules faites il y a quarante ans, paraît aujourd’hui ce qu’il est véritablement, c’est-à-dire sec, mesquin, sans aucune des qualités de l’Antique.

Nos modernes ont trouvé la recette de ces dernières dans les monuments d’Athènes. Ils se croyaient les premiers qui les aient regardés ; en conséquence, le Parthénon devient responsable de toutes leurs folies. Quand j’ai été à Bordeaux, il y a cinq ans, j’ai trouvé le Parthénon partout : casernes, églises, fontaines, tout en tient. La sculpture de Phidias obtient le même honneur auprès des peintres. Ne leur parlez même pas de l’antique romain ou du grec d’avant ou d’après Phidias.

J’ai vu, parmi les dessins faits en Perse, un entablement complet, chapiteaux, frise, corniche, etc., entièrement dans les proportions grecques, mais avec des ornements qui le renouvellent complètement, et qui sont d’invention.

— Dans la journée, j’avais été chez Pleyel, me réunir à ces messieurs pour finir l’affaire de Clésinger.

— Se rappeler dans les dessins persans ces immenses portails à des édifices qui sont plus petits qu’eux ; cela ressemble à une grande décoration d’opéra dressée devant le bâtiment. Je n’en sache pas d’exemple nulle part.

16 mars. — Mme Cavé est venue et m’a lu quel-