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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

dévotion, il a trouvé en moi un terrain tout préparé ; mais au fond c’est un fou. Il regarde Mozart comme un grand corrupteur, il lui préfère beaucoup les vieux maîtres, y compris Rameau.

Jeudi 7 février. — Hecquet, au concert, l’autre jour, me citait un critique connu, qui appelle Mozart le premier des musiciens médiocres.

À ce concert et au suivant, je comparais les deux ouvertures de Beethoven à celle de la Flûte enchantée, par exemple, et à tant d’autres de Mozart… Quelle réunion, dans ces dernières, de tout ce que l’art et le génie peuvent donner de perfection ! Dans l’autre, quelles incultes et bizarres inspirations !

Vendredi 8 février. — Ce serait une bonne chose, en commençant, que d’établir la gamme d’un tableau par un objet clair dont le ton et la valeur seraient exactement pris sur nature : un mouchoir, une étoffe, etc. Ciceri me conseillait cela il y a quelques années.

10 février. — Chez Bixio le soir[1]. Avant dîner, chez Louis Guillemardet.

Duverger me disait en revenant que B*** était sans

  1. Alexandre Bixio (1808-1865), savant et homme politique. Il prit une part active à la révolution de Juillet. En 1831, il fonda avec Buloz la Revue des Deux Mondes. Il fut rédacteur au National et l’un des principaux écrivains de l’opposition libérale. En 1848, il devint ministre de l’agriculture.