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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

l’instant que M. de Mornay, dont les procédés avec moi ne me commandent point de ménagements, a mis en vente, à la rue des Jeûneurs, six tableaux de moi, dont l’un, la Cléopâtre, ne m’a pas été payé, depuis plusieurs années qu’il l’a chez lui. Je désirerais donc, si vous croyez que la chose soit faisable, mettre de suite opposition à la vente dudit tableau, afin de le ravoir du moins ; car, dans l’état de ruine où se trouve M. de Mornay, j’aurais encore plus de peine à en recouvrer le prix. Peut-être vous demandé-je une chose qui exigerait des formalités que j’ignore ? peut-être aussi le temps vous manque-t-il ?… Je laisse cela à votre appréciation, pensant bien que vous ne consentiriez pas à me voir m’engager dans une sotte affaire. J’avoue que le trait me semble si fort qu’il m’a semblé que je serais plus que dupe en ne protestant pas pour le moins.

Si je calcule bien, il n’y aurait pas de temps à perdre : nous sommes aujourd’hui vendredi ; il est probable que la vente aura lieu demain. »


Dimanche 20 janvier. — Concert de l’Union musicale. Symphonie de Mozart ; admirable ouverture de Coriolan, de Beethoven.

Entendu deux fois et mal composé.

21 janvier. — J’avais écrit derrière la toile du petit Christ à la colonne que j’envoie à Gaultron : blanc, momie, vermillon ; je me rappelle que j’avais