Page:Delacroix - Journal, t. 1, éd. Flat et Piot, 2e éd.djvu/415

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
339
JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

grand besoin, la route devant être plus longue et plus difficile dans cette saison. Comme vous êtes à Lyon, à ce que je crois, vous pourrez surveiller les précautions que je vous demande, car je vous avoue aussi qu’après la promesse que vous m’aviez faite également au mois de mai de suivre le tableau à son départ, et d’assister, de votre personne, à sa mise en état pour l’Exposition, j’avais été fort désappointé que cette opération n’ait pas été faite comme vous me l’aviez assuré, c’est-à-dire en votre présence.

Veuillez, Monsieur, m’écrire un mot à ce sujet. Vous voudriez bien adresser le tableau directement à M. le directeur du Musée du Louvre ; cela évitera de le retendre, détendre et retendre plusieurs fois.

J’espère donc, dans cette circonstance, dans l’obligeance que je réclame de vous, et vous prie de recevoir l’assurance de ma considération. »


14 janvier. — Rendez-vous au Palais-Royal à midi, avec la commission, pour visiter les lieux pour l’Exposition. … Dévastation dégoûtante, galeries transformées en magasin d’équipement. Caisse d’escompte établie avec bureaux, etc. Club avec tribune,… l’odeur de la pipe et de la caserne, etc. Ensuite aux Tuileries pour le même objet : le même spectacle affligeant, à cela près que le palais ne contient plus d’hôtes du genre de ceux que nous avions trouvés au Palais-Royal ; mais partout les traces de la dégradation, de la puanteur. Le lit de l’ex-Roi