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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

11 mai. — Lessore[1] venu le matin. — Chez Chopin vers onze heures.

Retrouvé chez moi R… avec ses portefeuilles que j’ai vus avec plaisir, mais avec encore plus de fatigue. Mornay y assistait aussi. Il me demande de lui faire un petit tableau au sujet de la scène qui suit la bataille de Coutras : Henri IV dans sa maison, etc.

— Dîné avec J… Elle m’a conduit vers neuf heures chez Chopin ; j’y suis resté jusqu’à minuit passé ; Mlle de R… y était, et son ami Herbaut.

12 mai. — Vu M. Boileux[2], de Blois. Est venu me demander avec empressement mes Juifs du Salon pour un amateur de son pays ; c’est un peu tard.

J’avais mille choses à faire avant mon départ pour Champrosay : le mauvais temps, la paresse me font remettre.

Vers trois heures, je réponds à Mme Sand, hélas !

Lu les Mousquetaires jusqu’à cette heure-là ; fort amusé.

M. L. Ménard[3] : l’avertir de la terminaison des peintures à la Chambre des députés.

  1. Émile-Aubert Lessore, peintre paysagiste, qui exposa à Paris de 1831 (2e médaille) à 1869. Il passa les dernières années de sa vie en Angleterre, où il travailla beaucoup à décorer des vases pour les grands porcelainiers de Londres.
  2. Boileux, magistral et jurisconsulte, qui était alors juge au tribunal Blois.
  3. Louis Ménard, critique d’art, et frère du peintre René Ménard, est mort professeur à l’école des Arts décoratifs.