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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

frappé de mon ébauche ; il eût voulu la voir en grand. L’admiration sincère qu’il me montre me fait grand plaisir ; il est de ceux qui me réconcilient avec moi-même. Que le ciel le lui rende ! Le pauvre garçon manque tout à fait de confiance, et c’est dommage, car il montre des qualités supérieures.

7 février. — Malaise. Je n’ai rien fait de toute la journée.

Ce bon Fleury[1] est venu me voir avec un diable d’enfant qui touchait à tout. Il m’a donné sa recette pour imprimer les panneaux, cartons ou toiles : colle de peau et blanc d’Espagne, appliqués à la brosse et unis au papier de verre.

Le soir, quand je me délassais après le bain, que j’avais fait venir avant dîner, Riesener est venu. Resté

    thèque, à la Chambre des députés : Aristote décrit les animaux que lui envoie Alexandre ; Lycurgue consulte la Pythie ; Démosthène harangue les flots de la mer ; La drachme du tribut. (Correspondance, t. II. p. ix.)
    Cette assertion de M. Lassalle-Bordes ne doit être accueillie, croyons-nous, qu’avec une extrême réserve, car son témoignage, en maintes circonstances, n’a pas rencontré partout un crédit absolu. Néanmoins, en admettant qu’il ne se soit point trompé en ce qui concerne Planet, on doit affirmer hardiment que ce dernier n’aurait, en tout cas, exécuté que des agrandissements des esquisses arrêtées du maître, et l’on sait combien d’études dessinées sur nature et autres accompagnaient ces peintures de moindre dimension qu’il remettait à ses élèves préparateurs, en ayant soin de ne rien livrer sans avoir donné lui-même les dernières touches portant bien la marque de sa maîtrise.

  1. Probablement Joseph-Nicolas-Robert Fleury, dit Robert-Fleury. Le diable d’enfant dont il est question ici doit être son fils, Tony Robert-Fleury.
    D’autre part, Delacroix veut peut-être parler de Léon Fleury, un paysagiste qui eut son heure de célébrité et dont il y a quelques études au château de Compiègne et dans divers musées (180-1858).