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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

de suite ce qu’il fallait pour rétablir l’effet ; le seul changement de la draperie de l’Orphée a donné de la vigueur au tout.

Quel dommage que l’expérience arrive tout juste à l’âge où les forces s’en vont ! C’est une cruelle dérision de la nature que ce don du talent, qui n’arrive jamais qu’à force de temps et d’études qui usent la vigueur nécessaire à l’exécution.

— J’ai observé dans l’omnibus, à mon retour, l’effet de la demi-teinte dans les chevaux, comme les bais, les noirs, enfin à peau luisante : il faut les masser, comme le reste, avec un ton local, qui tient le milieu entre le luisant et le ton chaud coloré ; sur cette préparation il suffit d’un glacis chaud et transparent pour le changement de plan de la partie ombrée ou reflétée, et sur les sommités de ce même ton de demi-teinte, les luisants se marquent avec des tons clairs et froids. Dans le cheval bai, cela est très remarquable.

5 février. — J’ai passé toute la journée à me

    2o Les bergers chaldéens inventeurs de l’astronomie ; 3o Sénèque se fait ouvrir les veines ; 4o Socrate et son démon.
    Cinquième coupole : 1o La mort de Pline l’Ancien ; 2o Aristote décrit les animaux que lui envoie Alexandre ; 3o Hippocrate refuse les présents du roi de Perse ; 4o Archimède tué par le soldat.
    Pour bien juger de toute cette suite de peintures décoratives, il est absolument utile de circuler sur la galerie saillante qui contourne cette magnifique salle. Delacroix avait déjà exécuté des peintures décoratives au Palais-Bourbon, en 1833, par l’entremise de M. Thiers ; il fut chargé de décorer le Salon du Roi qu’il acheva en cinq ans et qui lui fut payé la modeste somme de 30,000 francs. (Voir Catalogue Robaut, nos 892 à 917.)