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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

J’écris ceci au coin de mon feu, enchanté d’avoir été, avant de rentrer, acheter cet agenda, que je commence un jour heureux. Puissé-je continuer souvent à me rendre compte ainsi de mes impressions ! J’y verrai souvent ce qu’on gagne à noter ses impressions et à les creuser, en se les rappelant.

— Statue de Buffon pas mauvaise, pas trop ridicule. Bustes des grands naturalistes français, Daubenton, Cuvier, Lacépède, etc., etc.

20 janvier. — Travaillé au tableau de Valentin[1] fait le fond le soir chez J…

M. Auguste m’a prêté une aquarelle, Cheval noir, plus deux volumes des Souvenirs de la Terreur ; il m’a rendu la petite galerie d’Alger (tablette) et un portemanteau.

En rentrant le soir, j’ai trouvé la pièce de Ponsard qu’il avait pris la peine d’apporter[2].

21 janvier. — Resté chez moi toute la journée. Le pastel du lion, pour les inondés. Composé trois sujets : le Christ portant sa croix, d’après une ancienne sépia ; le Christ au jardin des Oliviers, pour M. Ro-

  1. Mort de Valentin, toile datée de 1847. Salon de 1848, Exposition universelle de 1855. Vente Collot, 1852, 4,750 francs, à Mme M. Cottier, qui en a légué la nue propriété au Musée du Louvre. (Voir Catalogue Robaut, no 1008.
  2. Sans doute Agnès de Méranie, qui fut représentée à l’Odéon en décembre 1846, et dont le succès ne répondit pas aux espérances fondées sur l’auteur de Lucrèce.