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1847

Mardi 19 janvier. — A dix heures et demie chez Gisors[1], pour le projet de l’escalier du Luxembourg. Ensuite à la galerie retrouver M. Masson[2] ; il renonce de lui-même à graver le tableau. Chez Leleux[3] ; causé d’un projet d’exposition. Temps superbe : gelée.

— Panthéon. Coupole de Gros ; hélas ! maigreur, inutilité.

  1. Alphonse-Henri de Gisors, architecte, né en 1796, mort en 1866, élève de Percier. Il a exécuté notamment le remaniement du palais et du jardin du Luxembourg.
  2. Alphonse Masson, graveur. On lui doit plusieurs portraits de Delacroix. Ce fut lui qui fut chargé par le maître de graver à l’eau-forte le Massacre de Scio. Il a gravé aussi un Lion. (Voir Catalogue Robaut, no 985.)
  3. Adolphe-Pierre Leleux, peintre de genre, né à Paris en 1812 : il fit de la peinture sans autre guide que lui-même. Il commença par faire de la gravure, de la lithographie et des vignettes, pressé qu’il était par le besoin ; puis, après plusieurs années de luttes, exposa au Salon de 1835 Un voyageur, aquarelle qui fut remarquée. Il voyagea en Bretagne, d’où il rapporta des études de nature et de mœurs ; puis dans les Pyrénées aragonaises. Les événements de 1848 jetèrent Leleux dans une voie nouvelle : il donna le Mot d’ordre, scène de juin 1848 ; la Sortie, autre scène de Juin ; Une patrouille de nuit à cheval, scène de Février. Certains critiques ont voulu faire de lui un des chefs de l’École réaliste en peinture, à cause de son exactitude à reproduire la nature.