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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

du peuple, des marchands, des enfants. Je me rappelle cette gélabia, costume exactement antique, dans une petite figure du Musée : capuchon, etc. Le bonnet est le bonnet phrygien.

Le palimpseste est la planche sur laquelle écrivent les enfants à l’école. L’enseignement mutuel est originaire de ces pays. Dans les moments de détresse, les enfants vont en bande portant cette planche sur la tête. Elle est enduite d’une espèce de glaise sur laquelle ils écrivent avec une encre particulière. On efface, je crois, en mouillant, et en faisant sécher au soleil.

Porte du consul danois.

Vu dans le quartier des Juifs des intérieurs remarquables en passant. Une Juive se détachant d’une manière vive ; calotte rouge, draperie blanche, robe noire.

C’est le premier jour du Rhamadan. Au moment du lever de la lune, le jour étant encore, ils ont tiré des coups de fusil, etc. ; ce soir ils font un bruit de tambours et de cornets à bouquin infernal.

Samedi 5 février. — Dans le jardin du consul suédois, après déjeuner ; chez Abraham, à midi. Remarqué, en passant devant la porte de sa sœur, deux petites Juives accroupies sur un tapis dans la cour. En entrant chez lui, toute sa famille[1] dans l’espèce

  1. Ce groupe inspira sans doute une aquarelle qui figura au Salon de 1833 sous ce titre : Une famille juive.