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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

Je ne suis point fait pour les petits tableaux, mais je pourrais en faire dans ce genre.

Dimanche 2 mai. — Je rentre de bonne heure ce soir, et très mal disposé, quant à la santé ; mais une lettre de mon bon frère, toute bonne et rassurante sur son sort à venir, me remet un peu en train.

J’ai dîné chez ce bon Lelièvre.

Lassitude et disposition maladive, toute la journée. J’ai colorié l’aquarelle du Turc qui caresse son cheval. Henri Scheffer y est venu quelques heures ; puis Henri, avec qui je suis revenu jusqu’aux Tuileries.

Lundi 3 mai. — Ressenti toute la journée de mon indisposition. Déjeuné avec Soulier et Fielding.

Vu les tableaux du maréchal Soult.

— Penser, en faisant mes anges pour le préfet[1], à ces belles et mystiques figures de femmes, une, entre autres, qui porte des fruits dans un plat.

— Mon Pierret dîné avec moi. — Promené au Champ de Mars, avec Pierret, Soulier et Fielding.

— Rentré avec Pierret et passé la soirée : thé, le Dante, etc.

— Écrit à Cogniet.

  1. Le maître doit faire allusion a la composition classée à l’année 1826, qui a été précédée d’études d’aquarelles et de pastels divers. La composition définitive est le fameux tableau du Christ au jardin des Oliviers, qui se trouve à l’église Saint-Paul-Saint-Louis. La commande lui était venue de la préfecture de la Seine. C’est pourquoi Delacroix baptisa le tableau « Anges du préfet ».