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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.


— Pour mon tableau du Christ[1], les anges de la mort tristes et sévères portent sur lui leurs regards mélancoliques. — Penser à Raphaël.

— Ce serait une belle chose, un Passage de la mer Rouge.

Samedi 1er mai. — Ayant reçu hier une lettre de la cousine Lamey, qui m’avertissait que M. de la Valette devait venir chez elle aujourd’hui pour y voir ma sœur, je me suis proposé d’y revenir. Je suis resté à l’atelier jusqu’à midi. — Mis au trait les deux petits dessins.

Resté ensuite chez la cousine jusqu’à deux heures et demie.

— Chez Larchez, fait des armes avec Fielding. En train de me trouver avec eux, dîné avec Fielding et ensuite M. Lelièvre, quelque peu, puis les rejoindre au petit café. Joué au billard, ou plutôt bavardé, en poussant des billes.

— L’Égypte ! l’Égypte ! J’aurai, par le général R…, des armes de mameluk.

— J’ai eu un délice de composition ce matin à mon atelier, et j’ai retrouvé des entrailles pour ce tableau du Christ, qui ne me disait rien.

Ce soir, j’entrevois de ces beaux nus, simples de forme, d’un modelé à la Guerchin, mais plus ferme.

  1. Cette toile a été au Salon de 1827, puis aux Expositions universelles de 1855 et de 1878. Appartient à l’église Saint-Paul Saint-Louis, rue Saint-Antoine. (Voir Catalogue Robaut.)