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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

1824

Jeudi 1er janvier. — Je n’ai rapporté, comme je crois que c’est toujours, qu’une profonde mélancolie de cette bonne Saint-Sylvestre que nous a donnée Pierret ; ces aubades, ces trompettes surtout et ces cors ne sont propres qu’à vous affliger sur ce temps qui passe, au lieu de vous préparer gaiement à celui qui vient. Ce jour est le plus triste de l’année, j’entends aujourd’hui ; hier, l’année n’était pas encore finie.

Édouard a passé la soirée avec nous. J’ai revu Gouleux[1] ; nous avons rappelé nos souvenirs de collège… Plusieurs sont devenus des filous ou sont démoralisés.

Dimanche 4 janvier. — Malheureux ! que peut-on faire de grand, au milieu de ces accointances éternelles avec tout ce qui est vulgaire ? Penser au grand Michel-Ange.

  1. Sans doute un camarade du lycée Louis-le-Grand où Delacroix avait fait ses études.