Page:Delabrousse - Jules Grévy, 1882.djvu/30

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Vaudrey et de la Cuisance voient dès le matin sortir de la Grangerie un homme vêtu d’une blouse ou d’une jaquette bleue, coiffé d’un large chapeau de paille, le fusil de chasse sur l’épaule. Il s’arrête quelquefois devant une chaumière pour causer avec le paysan qui vient de le saluer, et lorsque l’entretien se prolonge, et que le petit garçon ou la petite fille survient, il prend l’enfant sur les genoux, l’interroge sur ce qu’il sait, lui récite des fables.

Cet homme si prévenant et si doux, c’est le président de la République. Il aime la chasse, mais il aime surtout chasser à Mont-sous-Vaudrey, où tous les buissons et tous les ravins lui sont familiers, où il connaît les terriers et les remises, où il n’a pas à tenir compte des exigences officielles. À Marly, il en est autrement : il y va souvent avec des invités, quelquefois aussi avec deux ou trois intimes. Dans ce dernier cas, il descend chez l’un des gardes, se fait servir une omelette et un verre de vin, et part pour la forêt. Lapins, faisans, chevreuils défilent sous ses yeux ; il ajuste et tire ; rarement il manque son coup. Mais il ne chasse que pendant le temps permis. Dès le lendemain de la fermeture, et bien que le lapin soit considéré comme un