même Astalli et Maldachini le neveu de dona Olimpia, qui pour la plupart, ainsi que le désire l’Espagne, portent Fabio Chigi. — Eh bien, est-ce que vous ne voulez pas de lui ? — Je ne dis pas cela, monsieur le duc. Quant à la faction française, ajouta de Retz, elle n’est pas nombreuse. — De qui se compose-t-elle ? — Des cardinaux Bichi, Grimaldi, Ursin et d’Este. — Et puis ? — Peut-être faut-il ajouter encore Antoine Barberin. — Et vous ? demanda avec vivacité le duc de Terra-Nova. — Moi ? Je n’en suis pas. — Avec qui êtes-vous donc ? — Comme vous disiez fort bien tout à l’heure, excellence, les Français n’en font jamais qu’à leur tête ; or, je me suis engagé dans l’escadron volant, qui du reste, ajouta de Retz en parlant plus bas, n’est peut-être pas si léger que son nom le donnerait à penser. — Y a-t-il de l’indiscrétion à demander en faveur de qui vous ferez valoir vos suffrages et vos démarches ? — Oh ! c’est un secret que je ne saurais vous confier, car nous ne le connaissons pas nous-mêmes. Ce que je puis dire en faveur des treize cardinaux qui composent l’escadron volant, c’est qu’outre Omodei, Impériale, Lomellino, Ottoboni et Borroméo, qui ne sont pas des têtes sans cervelle, on y compte encore Fabio Chigi. »
L’ambassadeur étonné se préparait à demander quelque explication au cardinal de Retz, lorsque Chigi vint faire sa révérence au duc pour prendre congé de lui et sortir, au moment même où les cardinaux Jean-Charles de Médicis, Trivulci, Sforza et Astalli, faisaient leur entrée dans le salon. « Notre pape futur se retire de bien bonne heure, dit le cardinal Jean-Charles de Médicis, avec la familiarité élégante d’un prélat qui ne veut pas laisser oublier qu’il est prince. — Le conclave ouvre après-demain, interrompit l’ambassadeur. — Ah ! enfin ! s’écria Jean-Charles de Médicis, nous allons donc commencer ! — La victoire ne sera peut-être pas aussi facile à remporter qu’on l’imagine, observa le cardinal Astalli. La faction à la tête de laquelle sont messieurs les Barbarin est nombreuse ; ils sont plus de vingt, et l’on y compte leurs éminences Cherubini, Palotta, Maculano et Sachetti : Sachetti ! faites-y bien attention ! — Oh ! vous avez raison, éminence, dit l’ambassadeur en attirant Astalli pour