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Astalli fut-il faussement accusé, ou s’était-il réellement rendu coupable de quelque indiscrétion auprès de la cour d’Espagne, au sujet de l’affaire de Naples ? C’est ce qui n’a jamais pu être parfaitement éclairci. Mais au résultat, la populace de Rome et Pasquin s’égayèrent pendant quelques jours sur la grande colère du pape ; et la chute d’Astalli, retiré en exil à Sambucci, tomba bientôt dans un oubli complet.

Toutefois cet événement grave ne sortit pas aussi promptement de la mémoire de ceux qui peut-être le préparaient depuis longtemps. Les Barberins avaient repris toute leur influence à la cour du saint-siége, et dona Olimpia tenait Innocent X plus fortement que jamais sous ses lois.

CHAPITRE VIII.

Si dona Olimpia s’était laissé aller inconsidérément aux espérances folles de la conquête du royaume de Naples, elle repoussa bientôt ce nuage trompeur pour retourner vers la réalité.

Revenue près du pape, elle reprit ses anciennes habitudes, partagea son temps entre les attentions qu’elle prodiguait à son beau-frère et les spéculations lucratives que lui donnaient l’occasion de faire les charges, les faveurs ecclésiastiques, dont la distribution était livrée à sa fantaisie ; en sorte que pendant les deux années qui suivirent sa rentrée à la cour pontificale elle parvint à amasser assez de richesses pour n’avoir plus à regretter les songes dorés que les projets du cardinal avaient entretenus pendant quelques jours dans son esprit. Antoine lui-même, associé aux opérations de dona Olimpia, ne tarda pas à reconnaître l’avantage de calculs positifs sur les spéculations les plus brillantes. Les biens des Pamphiles et des Barberins s’accrurent dans des proportions exorbitantes, et l’influence de ces deux familles à Rome s’en augmenta d’autant.

Mais la haine populaire contre dona Olimpia, assoupie pendant la disgrâce de cette femme, se réveilla plus active