promise fut prévenue par sa grand’mère des noces brillantes que l’on se proposait de faire à son mariage avec Maffeo Barberin. Un volume suffirait à peine pour faire la peinture des espérances, des craintes et de tous les conciliabules de famille auxquels ces grandes nouvelles donnèrent lieu à tous les étages du Vatican. Il était bien difficile de s’attendre à une exacte discrétion de la part d’une troupe de jeunes femmes qui se disputaient déjà entre elles, sur les cartes de géographie, les seigneuries et les principautés du royaume de Naples. D’un autre côté, les maris, dom Camille, Justiniani et Ludovisi, quoique se parlant avec plus de gravité, ne laissaient pas d’en dire plus qu’il n’eût été à propos de le faire. Ils s’accordaient difficilement sur les sommes que chacun d’eux devait avancer pour le succès de l’entreprise. Justiniani, qui était le plus riche, voulait bien mettre quelque chose de plus que les autres ; mais les prétentions qu’il montrait à l’égard du partage après la conquête, étaient hors de proportion avec la mise de fonds qu’il proposait. À défaut de Salerne, qu’il fallait bien céder aux Barberins, il voulait au moins être prince de Capoue ou de Caserte. Ces prétentions blessaient singulièrement dom Camille, qui faisant valoir sa parenté directe avec le pape et son droit d’aînesse, soutenait que ces avantages devaient entrer en ligne de compte. Quant à Ludovisi, moins riche que ses beaux-frères, il était moins prévenu qu’eux en faveur de l’acquisition du royaume de Naples. Il y trouvait des difficultés ; il allait même jusqu’à dire que cette entreprise était folle, et qu’au lieu d’élever et d’enrichir la famille on risquait de la perdre.
On conçoit qu’un secret qui circule entre quinze personnes, dont six femmes ; qu’une conspiration contre un royaume, tramée par des conjurés, au nombre desquels se trouve une vieille religieuse bavarde comme sœur Agathe, et une petite fille de douze ans qui s’attend à se marier pour devenir princesse, courait grand risque d’être éventée ; et c’est en effet ce qui ne tarda pas d’arriver.
Carlo Barberin fut nommé cardinal avec François de Gondi et les autres. Les préparatifs du mariage de la jeune Olimpia Pamphile avec Maffeo Barbarin, prince de Pales-