Page:Delâtre - L’Égypte en 1858.djvu/43

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 100 —

Avec grande pompe
Mille pèlerins
Au son de la trompe
Et des tambourins,
Ont suivi la fête
Du pieux prophète
À qui Dieu parla,
Et quittent l’enceinte
De la ville sainte
En criant Allah.

Les chameaux s’élancent
Et dans l’air balancent
De gais palanquins
Remplis de négresses
Portant dans leurs tresses
Des flots de sequins.
La terre frissonne ;
Le ciel bleu résonne
Au bruyant concert
De la multitude
Dans la solitude
Du vaste désert.

Il vient à l’oreille
Du simoun puissant,
Le simoun s’éveille
Sombre et menaçant.

« Qui chante, qui pleure,
» Hommes ou troupeaux ?
» Qui vient à cette heure
» Troubler mon repos ?

» Ah ! si je me fâche
» Vous mourrez d’horreur !
» Le plus brave est lâche
» Devant ma fureur.
« Palmiers et platanes
» Sont anéantis ;
» Et les caravanes
» Je les engloutis