Page:Dehes - Essai sur l'amélioration des races chevalines de la France.djvu/39

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 39 —

des paris et nous en avons fait une véritable science de combinaison[1]. Et le gouvernement ne s’est pas encore

  1. Les paris se font dans le salon des courses que l’on appelle Betting-Room. Ce salon possède ses clients particuliers dont l’admission est soumise à un règlement. Dans le Betting-Room on fait le cours des paris sur les chevaux qui doivent courir. Ce cours s’exprime ainsi : Témison 6/4 ; Nélusko 8/2, Gondolier 6/1 ; (Témison, Nélusko, Gondolier sont des noms de chevaux) cela veut dire que, si je prends Nélusko, pour 100 louis, si Nélusko gagne on devra me donner 8 fois 100 louis, s’il perd je ne devrais donner que 2 fois 100 louis ; pourquoi ! parce que j’ai parié pour Nélusko contre le champ c’est-à-dire contre tous les chevaux qui doivent courir. On dit qu’un cheval monte lorsque la proportion dans laquelle on pariait contre lui augmente, s’il était côté à 6 contre 1 et qu’il ne vaille plus que 9 contre 1 le cheval monte et sa valeur baisse. Il descend dans le cas contraire. Les individus qui spéculent sur les courses sont appelés Bookmakers, et les paris sont inscrits sur un livre officiel que l’on appelle Betting-Book. On dit que l’on a un excellent Book lorsqu’on a combiné ses paris de manière à avoir plus de chances de gain que de perte. Ces paris officiels sont soumis au règlement du Jockey-Club.

    — On fait encore la Poule, et on en distingua plusieurs sortes : il y a la Poule au Programme, on met le nom de tous les chevaux inscrits sur le programme ou simplement le numéro correspondant à chacun d’eux dans un chapeau, on fait la mise et on effectue le tirage ; supposons que le sort me donne le no 8 du programme correspondant au cheval Palestrina je cours trois chances : 1o celle de ne pas voir courir mon cheval, 2o celle de perdre le pari, 3o celle de le gagner ; dans ce dernier cas, je retire autant de fois ma mise qu’il y a de chevaux inscrits. — On distingue encore la Poule au Tableau. Elle se pratique comme la précédente mais seulement sur les chevaux qui courent dès que les numéros correspondant à ces chevaux sont affichés au tableau. Enfin il reste la Poule aux engagements ; elle se fait ordinairement dans le Ring (enceinte du pesage) c’est la plus compliquée. On fait un nombre de bulletins égal au nombre de chevaux engagés. Chaque bulletin porte un numéro d’ordre et est donné au parieur qui en fait la demande. Quand tous les bulletins sont placés, on fait autant de billets qu’il y a de chevaux ; ces billets sont roulés enfermés dans de petits cylindres, et mis dans une roue d’où on les sort un à un ; le premier sortant correspond au no 1 du bulletin pris avant le tirage, le second au numéro 2 et ainsi de suite. On fait ainsi quatre ou cinq tirages. En conséquence, si un cheval portant le numéro 4, par exemple, vient à gagner, tous les bulletins correspondant à ce cheval, ou à ce numéro dans les tirages, gagneront.

    — On pourrait encore citer des paris sans règles, que les joueurs combinent à leur guise, tels que ceux que font les gens désœu-