busticité, mais il était incapable de faire de grands travaux, on en voyait jusqu’à 6, 8 attelés à une charrue. Cela dépendait principalement de ce que les animaux manquaient de nourriture. Pour toute alimentation on leur donnait ce que le pacage des nuits pouvait leur procurer, et le matin on allait les chercher pour les mettre à la charrue. Souvent même il arrivait que la fausse économie du paysan lui faisait vendre une grande partie de son foin ; et, quand la mauvaise saison était venue, il n’avait à donner à ses bêtes que de la paille. Depuis, l’agriculture a fait des progrès, on a produit de l’avoine et on a surtout créé des prairies artificielles. Sous cette influence, la race s’est sensiblement modifiée, et aujourd’hui on trouve en Lorraine de très-bons chevaux de trait.
L’action de la bonne alimentation sur les chevaux est si bien démontrée, que Mathieu de Dombasles disait que la nourriture avait seule formé la race anglaise de pur sang.
Lorsque l’on considère les chevaux qui habitent les lieux incultes ou déserts, on est frappé de la décadence où ils sont tombés. Là où la charrue n’a pas encore sillonné le sol, cet animal est peu développé et en rapport avec les petits services qu’on lui réclame, tels sont les chevaux ariégois, camargues, landais et corses. Là au contraire, où une agriculture florissante réclame pour ses besoins de gros chevaux, ils s’y trouvent.
On voit par cet exposé, que le cheval suit la marche des modifications agricoles, et on peut avancer à priori que lorsque les vastes pâturages peu productifs que possède la France seront convertis en lieux cultivables, il s’opérera une modification profonde dans l’organisation des animaux qui les habitent.