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/2 LE N03IBRE ET L OPIMON PUBLIQUE

toute coopération pour une action positive est interdite, les citoyens manifestent leur indépendance dans une guerre civile perma- nente pour une vaine agitation politique.

Il n'y a plus que l'individu en face de l'État. L'individu empêche l'État d'assurer le concours et l'État supprime l'indépendance de l'individu. Le gouvernement tend à deve- nir tout l'État, et l'État n'est plus que le gou- vernement.

Coquille disait « qu'il n'est pas sage d'in- tervertir les rôles et de faire gouverner l'Etat par les particuliers, et les particuliers par l'État».

Mais s'il n'y a que l'individu, tout le social se décompose, et donc l'individualité même qui en est une floraison. La continuité plus encore que la solidarité est rompue. Tout est remis en question à chaque décès. La famille, la patrie même se dissolvent. Il ne reste que ce qui ne peut être, ce qui passe, le monde n'est plus qu'une fantasmagorie.

« Le plus grand bonheur que la société