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LE GOUVERNEMENT 67

mer les lois d'une société chrétienne que de les conserver. Le temps comble les lacunes, jette dans l'oubli ce qui doit périr et déve- loppe ce qui est destiné à vivre. Les mœurs et l'esprit public, qui ne sont jamais sup- pléés par la loi, suppléent à la loi. »

Aussi, moins il est solide, plus l'État veut être tout. Et il devient tout, en effet, là où il n'y a plus rien. Sa furie destructive n'a pas d'autre cause.

Avec l'anarchie morale qui s'affirme dès le xv^ siècle, nous voyons nos rois chercher à réduire les républiques françaises dont ils étaient les protecteurs naturels et parfois les fondateurs. C'est ainsi que Richelieu porte de rudes coups aux libertés. Puis, c'est Louis XIV qui ne veut pas qu'il y ait dans l'État « des pelotons à part » et qui édifie Versailles.

Le lit du jacobinisme est fait. Napoléon s'y installera.

Et voici ce qu'en pouvait dire Taine : « Toutes les masses du gros œuvre Code