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64 LE NOMBRE ET l'oPINION PUBLIQUE

D'autant plus que la docilité inlassable du contribuable français peut donner au pré- somptueux législateur l'illusion qu'il a la fa- culté de faire de l'or.

Depuis le P' janvier 1871 jusqu'en 1914, les contribuables avaient payé près de 150 milliards en s'endettant de 35 milliards, et ils ne s'inquiétaient pas. Leurs votes étaient de plus en plus radicaux-socialistes.

Mais les ouvriers prétendent, maintenant, être exonérés de l'impôt qu'ils voteront. C'est la ruine et la banqueroute à bref délai.

L'impôt, le budget, par eux-mêmes, peu- vent signifier une meilleure organisation ou l'anarchie. C'est leur emploi qui importe.

Or, nous avons les plus lourdes charges et la plus défectueuse administration.

C'est que toute dépense publique est élec- torale. L'idéal de l'électeur, c'est le congiaire. 11 y faut satisfaire.

Aussi, n'avons-nous pas un budget d'ad- ministration, mais une proie pour la politi- querie, pour la bande qui exploite le pays.