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LE GOUVERNEMENT 59

majorité gouvernera, les minorités contrôle- ront ». Une masse ne saurait gouverner vrai- ment, et puisque, avec le système électif, il faut entendre par gouverner le spolia viclo- ribiis^ profiter, mieux vaut que ce soit une minorité aussi réduite que possible qui s'at- table, même si elle a les robustes appétits de la bande radicale-socialiste.

Ce que le nombre peut souhaiter de mieux, c'est d'être gouverné au lieu d'être exploité. Qu'il contrôle, voire qu'il consacre et qu'il sanctionne, — soit; mais encore faut-il qu'il soit éclairé, organisé^ dirigé.

Or le système électif aggravé par le parle- mentarisme exige que le nombre soit égaré, abêti, dissocié, livré à tous les instincts dis- solvants, réduit à l'impuissance. Le politi- cien, le journaliste, le pédagogue s'y emploient de toutes manières.

Un des vices de ce système, c'est qu'il amène nécessairement, et de plus en plus, la confusion du temporel et du spirituel, en asservissant celui-ci à celui-là, ce qui est la