48 LE NOAIBBE ET L'OPliNlOiS PUBLIQUE
S'il y eut d'abord quelques stratèges de ca- barets, de journaux et de couloirs qui pré- tendirent discuter les plans du généralissime, ils ne tardèrent point à s'apercevoir que ce n'était pas l'heure des bavardages.
C'est que la force du nombre n'est pas dans la direction, dans le conseil, ni même dans le choix de ses chefs : elle est dans l'obéissance qui assure la convergence des efforts et dans la consécration qui règle la direction.
Si les efforts ne convergent pas, ils s'an- nihilent ; si la direction n'est pas réglée, elle s'exerce pour elle-même, sans but, et s'use rapidement.
Il y a plus de deux mille ans, l'empereur chinois Wen-ti, l'énonçait sagement : « J'ai toujours entendu dire que le Ciel donne aux peuples qu'il produit des supérieurs pour les nourrir et les gouverner. Quand ces supé- rieurs, maîtres des autres hommes, sont sans vertu et gouvernent mal, le Ciel, pour les faire rentrer dans leur devoir, leur envoie des calamités ou les en menace. »